L'île qui accueille la place de la Comédie s'appela dans un premier temps Grand Saulcy. Elle prit le nom de Petit Saulcy à cause des saules plantés sur ses rives, pour retenir la terre. C'était un terrain boueux servant de dépôt de bois. En 1732, la ville décida de paver l'île et d'y construire le théâtre, dont les travaux durèrent de 1738 à 1752. Commencé par l'architecte Oger, il fut terminé par les architectes Leuze et Landau, après bien des difficultés. C'était en effet l'un des premiers théâtres construits en France et il reste le plus ancien encore en activité. Sa capacité actuelle est de 750 places. C'est un bâtiment d'une architecture classique, élégante, très sobre et d'influence toscane. La géométrie des lignes est agrémentée par l'avant-corps central.
L'Opéra-Théâtre Les statues qui couronnent l'entablement (l'Inspiration, la Tragédie, la Comédie, la Musique et la Poésie Lyrique) et le fronton, orné des armoiries impériales de Metz (sculpté par Charles Pêtre), ont été ajoutées sous Napoléon III. Le décor de la salle de spectacle date également de cette époque. De chaque côté du théâtre, deux pavillons construits au milieu du XVIIIe siècle, le pavillon Saint-Marcel à gauche, le pavillon de la Douane à droite, servaient à loger les officiers supérieurs et les sous-officiers. Les agrafes des arcades du rez-de-chaussée sont décorées de figures féminines et de têtes de satyres aux regards coquins...
La Place de la Comédie Le maréchal de Belle-Isle, gouverneur militaire de Metz sous Louis XV, soutint activement les travaux de ce théâtre dont il avait besoin pour divertir les soldats. Sous le fronton, on devine une inscription gravée dans la pierre à l'époque révolutionnaire : "Cité de l'égalité". C'est devant le théâtre que se dressait la guillotine : soixante trois personnes furent guillotinées sur cette place. Sous Napoléon III, une fontaine monumentale célébrant l'arrivée des eaux de Gorze à Metz, avait été élevée place de la Comédie : elle a aujourd'hui disparu. En savoir plus sur l'Opéra-Théâtre La Préfecture L'hôtel de l'intendant du roi a été construit, à côté du théâtre, entre 1738 et 1742. C'est un hôtel particulier classique, avec corps central surmonté d'un fronton triangulaire, deux ailes en retour réunies par un mur percé d'un grand portail. Ce palais très élégant, mais simple, est beaucoup moins somptueux que le palais du gouverneur militaire royal (actuel palais de Justice). Il symbolise la hiérarchie des pouvoirs à Metz, où le gouverneur a plus d'importance que l'intendant, contrairement aux autres provinces.
Le palais brûla en partie en 1803. Il fut reconstruit et devint la préfecture en 1806. Sous Napoléon III, Charles Pêtre sculpta les deux aigles qui encadrent le portail et orna le fronton des blasons des quatre principales villes de Moselle : Metz, Sarreguemines, Thionville et Briey (cette dernière a été rattachée à la Meurthe-et-Moselle en 1871). Une ancienne fontaine est visible à droite de la Préfecture.