La porte Serpenoise, coiffée de son talus herbeux rappelle l’enceinte bastionnée dont elle est issue.

Les guérites en pierre aux angles y ont été replacées.

La porte Serpenoise est une porte de ville situé à l’angle de l’avenue Robert Schummann et de la rue du Général Gaston Dupuis dans le quartier de Metz-Centre. Elle reste le témoin symbolique associé à plusieurs événements historiques de la ville de Metz, dont elle a marqué la limite sud du IIIe siècle lors de la construction du rempart romain, jusqu’au début du XXe siècle au moment de la destruction de l’enceinte.

 

La première porte est bâtie au XIIIe siècle en même temps que les remparts de la ville, sur la voie romaine provenant de Scarpone, ville en amont de Metz sur la Moselle. La Via Scarponensis donna par contraction le nom Serpenoise. La porte n’était pas particulièrement importante, elle comportait une voûte oblique traversant les remparts. On lui ajoute en 1466 un élément cylindrique relié à la porte par un pont fortifié qui enjambait le canal des remparts, comblés pour réaliser l’avenue Foch actuelle. Très endommagée pendant le siège de 1552, elle fut démolie en 1561 pour laisser place aux fortifications de la citadelle. La porte Serpenoise est reconstruite en 1852, non loin de l’emplacement où s’élevait jadis la porte de Scarponne. C’est un tunnel coudé d’une trentaine de mètres traversant le talus du rempart sud ; sa forme en arc de cercle permet d’éviter les tirs de canon directs dans la ville. La porte sert de liaison avec l’ancienne gare. À l’extérieur, un pont enjambe le fossé des fortifications. En 1892, la porte est élargie et l’on jette à bas sa partie extérieure — la double entrée qui précède la porte —, génante pour la circulation1. En 1902-1903, lors du démantèlement des remparts, elle est remaniée et prend sa forme actuelle d’arc triomphal : on ne conserve qu’un tronçon de la porte et l’on y ajoute quatre tourelles et un escalier. Elle devient ainsi un monument qui agrémente la promenade du nouveau boulevard arboré. Elle est appelée Prinz Friedrich Karl Tor pendant l’Annexion.

 

Les deux façades sont démontées et réunies pour devenir un arc triomphal couronné d’échauguettes provenant des remparts, coiffée d’un talus herbeux qui évoque un bastion. Certains éléments proviennent de la destruction du rempart Saint-Thiébault. De part et d’autre du porche, sur les deux piliers, les dates de construction et de plusieurs événements de l’histoire de la cité sont rappelés aux passants : le 9 avril 1473, la ville est sauvée de l’invasion des soldats du duc de Lorraine déguisés en marchands, par le boulanger Harelle qui les aperçoit franchir la porte alors qu’il travaille la nuit à proximité, et fait sonner la la Mutte ; en novembre 1552, les soldats du duc de Guise défendent la ville héroïquement face à Charles Quint qui l’assiège et ne parvient pas à s’emparer de cette porte ; le 31 octobre 1870, les troupes prussiennes y entrent après la défaite de Napoléon III à Sedan ; le 19 novembre 1918, les troupes alliées font leur entrée par la porte Serpenoise pour la libération de Metz.